5 mois plus tard
Déjà 5 mois que j'ai quitté Paris pour la Colombie. Je ne vais pas rattraper 5 mois d'aventures colombiennes, il y aurait trop à dire : le déménagement qui n'arrive pas (boycottez les Déménageurs bretons by the way, ils sont nuls), l'impossibilité de parler (le syndrome Allemand LV1-Anglais LV2, qui fait de vous une vraie française, c'est à dire qui ne parle aucune autre langue), les démarches administratives qui rendent fou (les rendez-vous annulés, le nombre dingue de papiers à fournir, l'obligation d'aller à Bogota pour obtenir ses papiers, le sentiment inédit d'être, pour la première fois, une étrangère), la chaleur qui te fait ressembler à une grosse mouche qui aurait siroté du punch dans une verre abandonné un soir d'août (on a souvent 36 degrés tout de même), l'impossibilité de conduire une voiture seule (dans les rues il y a des trous dignes de ceux de Kaboul et ici on ne passe pas son permis, on l'achète...), les recommandations angoissées des amis colombiens qui s'inquiètent que ta tête de gringa n'attire les voleurs et te conseillent, en gros, de rester chez toi, etc etc..
Mais je pourrais aussi parler de la beauté sublime de la nature, les orangers en fleurs, l'herbe si verte qu'elle paraît photoshopée, les orchidées énormes qui poussent sur des troncs d'arbre, les soirées à boire de l'aguardiente au goulot, ce sentiment de liberté totale, jamais ressenti en France. Le bonheur de commencer quelque chose de complètement nouveau quand tu as largement dépassé l'âge de partir avec Erasmus incognito (oui, j'ai un peu plus de 19 ans). J'aurais l'occasion de revenir sur tout ça.
Cinq mois après, donc, je peux dire que je suis ici chez moi.
J'ai des automatismes. Faire gaffe au Mio (le bus) sur la Avenida Estacion, il déboite toujours n'importe comment; ne jamais sortir avec mes bijoux; ne pas téléphoner dans la rue, ou alors avec mon portable colombien, le Nokia pourri qui n'attire personne, mais certainement pas mon iPhone; ne pas tirer d'argent au distributeur passé 17 heures; aller au Centre toujours en tongs et habillée le plus simplement possible.
J'ai mes adresses favorites - la meilleure arepa de choclo est sur la Sexta, le pain de l'Italien du Peñon est dégueulasse, mieux vaut aller chez Juan Manuel à la Flora...
Je suis capable de m'engueuler avec un commercial qui arrive vraiment TROP en retard (25 mn d'attente ici, c'est pas un retard, c'est une politesse pour te permettre de prendre ta douche, faire ton brushing, changer ton vernis, trouver des plateform shoes, j'en sais rien, en tout cas, c'est le minimum). Je suis capable de dire à quelqu'un qui a été visiblement massacré par une coiffeuse qui venait au moins de se faire larguer par le cousin de James Rodriguez que j'adore sa nouvelle coupe de cheveux (les colombiens sont au choix 1/ supers bien élevés, 2/ supers hypocrites). Bref, j'ai trouvé mes marques. Et ça, c'est une immense fierté.
Edit de la photo : Les Colombiennes sont très... jolies. Ca aussi, nous aurons l'occasion d'en reparler souvent!
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