Une Parisienne à Cali

Une Parisienne à Cali

Où l'on me pose un lapin et où j'en fais un flan

 

 

Toc toc toc ! Ya quelqu’un ? Hola !

Je peux entrer ? T’es pas à poil ?

Me dis pas que t’es pas là, j’ai vu de la lumière.

 

Une petite flamme vacillante, pas plus vive qu’une luciole, comme ces petits chauffe-plats oubliés tout au fond des églises qui, un jour, se font éternuer dessus par une mamie atteinte de fibrose pulmonaire, et rendent les armes dans un ultime petit baiser de fumée, emportant avec eux les vœux d’une ou un pauvre désespéré(e).

 

Mais tout de même, tu brilles encore un peu, la preuve, tu passes parfois sur ce blog. 

 

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Qui sont ces quelque 200 personnes qui continuent de venir voir si, par hasard, il n’y aurait pas un petit truc à ramasser par ici ? Bien sûr, 200 personnes, c'est clairement un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup. Ça me touche énormément, tu sais. Mais vraiment. Merci.

 

visite.pngEn ce moment, j’essaie d’écrire et crois-moi, c’est dur. J’ai beaucoup perdu confiance en ma capacité à raconter. Dix fois par jour, je commence des phrases, je les regarde, je les fais rouler dans ma tête, et puis pam ! Je les efface, avec cette question : pour quoi faire ? Il y a dans la touche DELETE un pouvoir immense et addictif, celui du « ne pas ». Surtout, ne rien risquer. Ah non pardon, laisse tomber, j’ai rien dit. Pas vu, pas pris, pas dit, pas écrit.

 

La sécurité du rien.

 

Mais aujourd’hui, on m’a posé un lapin et j’ai donc un espace qui s’est libéré dans mon emploi du temps.

 

Attention, ne te méprends pas, c’est pas comme si je courrais après un trou de 15 mn dans mes journées de folie enchainant les rendez-vous pour pouvoir enfin t’écrire. Pas du tout. Mon agenda est absolument vide depuis des mois. Cette rencontre annulée est un espace qui s’ouvre dans un hangar désert de 30 000 mètres carrés. Mais c’est vrai, du vide sur du vide ça peut faire du plein, la preuve.

 

 

Je ne vois presque personne, je travaille chez moi, seule, menant une bataille immobile, silencieuse et sans témoin contre moi-même. Ah, ça change des crêpes qui volaient au plafond de Biscuit, des eventos de 60 personnes qui voulaient rapporter leurs cacahuètes gratos et des inondations de caca sortis des égouts hein ? Je ne parle même pas de la coke dans le jardin… Oui, je sais.

 

Mais aujourd’hui, mon quotidien le voilà : je cherche mes mots.

 

Ils ont dû faire le Stage Planque Level 9 du FBI avec Xavier Dupont de Ligonnès, parce qu’ils demeurent introuvables. Un jour, pourtant, j’étais absolument sûre de les avoir repérés, c’était en juin, mon cerveau était formel : il y avait une concordance de 80 % avec le début d’un roman qui avait été rapporté par la police des lettres du Darien. À 80%, on y est non ? Cinquante pages, je veux dire, ça ne peut être que ça !

 

Avant d’avoir fait toutes les vérifications requises, j’ai commencé à en parler autour de moi, oui, un personnage avait bien été reconnu, identifié. Oui, il avait une histoire. Non, on ne savait pas exactement où il allait, mais des études scénaristiques allaient être menées et il n’y avait aucun doute que tout cela conduirait quelque part. Quelle émotion, après tant d’années ! Mais où donc s’était-il planqué durant tout ce temps ? Comme ce serait bon de lui faire cracher sa Valda, une fois qu’on l’aurait sous la main !

 

Et puis en fait, tu sais quoi ?

Bah fallait pas s’emballer. Faut jamais s’emballer.

 

Ouais, ça craint.

 

Mais je vais te le dire sans pression : ce roman, je vais le choper.

Là, il a eu chaud aux fesses et si ça se trouve, il s’est rendu compte qu’il était fatigué de cette fuite. 

Un jour, il tombera tout seul, quand on s’y attendra le moins, il baissera la garde, il sortira sans capuchon, il fera le fanfaron à un festival de machines à écrire et là, PIM ! Je te l’attraperai par les virgules, je te l’attacherai par les chapitres et je te jure qu’il me dira tout. Petit con, va. Surtout qu’il doit mener une vie de rat là-dedans tout seul, je suis sûre qu’il meurt d’envie de se montrer, ça s’appelle la vanité, c’est humain.

 

Merci aux 200 fidèles de m’avoir permis de revenir ici, au détour d'un mail reçu de blog4ever le bien nomméça m’a ravigotée du clavier. Du coup, je le mets tout de suite en ligne, sans passer par la case DELETE, je suis sûre que mon ordi ne va pas me mordre. TQM, gracias.

 

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Je me suis bien jetée à l'eau à San Cipriano, où beaucoup plus de gens meurent, franchement ;)

 

 

 



23/10/2019
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