La familia : où l'on va au motel et où l'on déjeune avec Môman et 400 personnes
Le concept de famille en Colombie est très fort, beaucoup plus qu’en France, où il n’est pas rare que les enfants quittent le nid à 17 ans, voient leurs parents une fois par trimestre et soient lâchés dans le grand monde à peine pubères avec leur bite et leur couteau – parlez-en à Léa Seydoux, elle a donné des ITW entières sur ce thème, la choupette, hihihi….
Ici, globalement (il y a bien sur des exceptions, je ne veux pas avoir l’air d’enfiler les clichés, je ne parle que de ce que je constate), les choses sont très différentes. Beaucoup ne quittent le foyer que pour se marier : il n’est pas rare de voir des « jeunes » de plus de 30 ans encore chez leur Môman. C’est pour cela, entre autres, que la Colombie est pleine de motels, ces love hôtel à la sortie des villes, où tu paies une chambre à l’heure, ou par cycles de 8 heures, qui sont dotées de télé diffusant du porno, de jacuzzi, de plafond en miroirs et de love chair (va voir sur internet). On en reparlera (ou pas).
Mêmes mariés, les enfants restent très proches de leurs parents, avec au moins un déjeuner hebdomadaire, des vacances en tribu, et bien sûr, nous l’avons vu dans le post précédent, les fêtes de fin d’année. L’indépendance n’est pas un concept si commun ici : je ne sais même pas si beaucoup comprendrait réellement l’envie que l’on puisse éprouver d’être seul, de ne pas rendre de comptes, de ne pas se justifier sur ses choix sentimentaux. Le poids de la famille, de ses jugements, de la réputation, est très fort. Revers (positif) de la médaille : théoriquement, tu peux, lorsque tu en as besoin, d’appuyer sur un réseau familial solide. Un peu comme en Corse ou en Auvergne, quoi… On s’entraide, on se soutient. On est rarement seul.
(Finca traditionnelle reconstituée)
Je t’ai déjà expliqué je crois que lorsque nous avons ouvert, tous les cousins de la famille de Sebastian, et je pense qu’ils doivent être pas loin de 400, sont venus dîner au resto. Encore aujourd’hui, presque un an et demi après, certains viennent toutes les semaines – bon, je pense que c’est parce qu’ils aiment vraiment, à ce stade. Et presque un an et demi après aussi, on en découvre encore de nouveaux, qui vivent aux Etats-Unis ou ailleurs, et qui, lorsqu’ils sont de passage, viennent chez Cousin Sebas... Parfois, même lui ne les connaît pas, ou alors il les a vus lorsqu’il avait 5 ans et jamais plus depuis. Moi qui ait une famille de 8 personnes toute mouillée, j’avoue que ça m’en bouche un coin.
Le dimanche, donc, on se réunit souvent pour passer la journée avec l’abuela, les cousins, les amis d’amis. Les caleños aiment bien dans ces occasions fuir la ville et sa chaleur étouffante. Et même si Cali est très arborée, ils cherchent la nature.
Plusieurs options sont possibles : le "kilomètre 18", situé, tu l’auras compris si tu n’as pas des congères dans le cerveau (- 4 degrés chez ma mère !!! Glaglagla…), à 18 kilomètres de Cali, en hauteur. Il fait ultra froid là-bas, genre 17 degrés, il faut mettre une veste et un foulard, moi je n’aime pas spécialement ça, mais les gens ici adorent se cailler, c’est une aventure super exotique... On y trouve des restos à la queue-leue-leue, certains gigantesques.
Sinon, il y a aussi Ginebra, situé à une heure de route environ. C’est un village rempli de restos, blindés le week-end. Nous sommes allés dimanche (pas en famille mais entre amis) dans un endroit très connu qui s’appelle Albania. Le parking doit faire la taille de trois terrains de foots. Il y a sans doute 100 serveurs. Je ne sais combien de couverts, je n’ai pas compté, mais je pense qu’ils servent au moins 400 personnes. Les tablées sont de 18 places. Il y a des jeux et des animateurs pour les enfants, escalades, toboggans, trampolines.
C’est un truc de fou, très joli, car organisé autour et dans une ancienne finca traditionnelle. La nourriture était étonnamment très moyenne (sancocho bof et cher), mais nous y avons passé une très bonne journée (car ici aussi, quand tu sors déjeuner le WE, ce n’est pas bouclé en 45 minutes, hein, faut que ça duuuuuuuuuure). Je te joins quelques photos du lieu et des lumières du Valle, qui toujours, depuis 2 ANS DEJA, ne cessent de me ravir aux larmes (oui, cela fait deux ans que nous en sommes en Colombie, c'est incroyable comme le temps a filé...). Et toi, tu fais quoi dimanche ?
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