Une Parisienne à Cali

Une Parisienne à Cali

Ma mère en maillot de bain, le père Noel sous amphètes et l'équipe d'Apple te souhaitons une excellente année!

Bon comme d’habitude j’avais commencé à t’écrire des trucs qui sont déjà désormais totalement obsolètes, mais que je vais recycler un tout petit peu si tu m’en veux pas trop parce que je t’écris déjà tellement peu que si en plus je t’envoie pas ce que je t’ai écrit, on va jamais y arriver vois-tu.

 

Je te parlais de Noël et de la Compagnie de créole [« Noël, joyeux Noël, bon baiser de Fort de France, ce soir on éteint la télé », remember ? Oh, tu vas pas nous faire croire que tu as écouté Brigitte and the cake, pardon !,  Christine and the Queens toute ta vie… T’as été jeune et plouc comme tout le monde, merci]. Parce que cette année, Clémence Bringtown, bah c’était moi! Moi qui chantais, à juste titre pour une fois :

 

« Ici les champs recouverts de neige,

On ne les connaît qu'en photo

Le père Noël n'a pas de traîneau

Le fond de l'air est bien trop chaud

Y a pas de sapins sur la montagne

On a decoré les manguiers »

 

Ça m’était déjà arrivé une fois, en 2009, de passer Noël ici, à 34 degrés, je t’assure que c’est une expérience particulière, qu’en vérité, j’aime sans aimer [Je me comprends…]. En revanche, ici Noël est une affaire vraiment très sérieuse, ça rigole pas avec le décorum, les  guirlandes, les nœunœuds, les étoiles, les traîneaux, les elfes qui chantent, les oursons qui font du ski, les écureuils qui jouent au foot avec des noisettes, les champignons roses qui s’embrassent en chantant Jingle bells, les ballerines mignonnes qui te cassent les noisettes à l’infini, les sapins canadiens qui dansent le jerk, c’est totalement hypnotisant tous ces trucs qui font du bruit et qui tournent sur eux-mêmes. Surtout quand on a un petit de pas encore 3 ans qui s’amuse beaucoup à tous les allumer en même temps… Mais bon, loupé pour loupé, je te raconterai Noël en Colombie l’an prochain, parce qu’il y a trop à dire et que je ne veux pas brader ça en trois lignes. Sache simplement que j’ai tout de même acheté un set de salle de bains (porte-savon, porte brosse à dents et distributeurs de savon liquide) décoré en famille de Père Noel et un perroquet á piles qui bouge les sourcils façon Muppet show en chantant un truc de navidad que je n’ai pas identifié. Colombianisation je te dis. Et qu’est-ce que j’étais heureuse avec mes trucs ! C’est ça qui est intéressant, surtout : la joie de Noel. Vivement l’an prochain qu’on ait bien le temps de tout préparer. J’ai vu un paillasson avec des rennes qui mangent de la raclette et des cornichons qui me plait beaucoup. Je pense qu’il va être bientôt en promotion, je vais aller l’acheter avant que quelqu’un me le pique. On rigole, mais je comprends enfin pourquoi Sebastian, en France, me tannait dès la mi-octobre pour qu’on fasse l’arbre. En 2015, on commencera Noel fin septembre.

 

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(Au zoo de Cali, l'un des plus beaux d´'Amerique latine, on croise des vraies beautés)

 

Je voulais aussi te parler de ma mère en maillot de bains, et de mon père sans peau de lapin, de mes parents qui enfin, découvraient vraiment la Colombie, qui ont adoré, qui ont été épatés, par la nature, la beauté, les couleurs, les fruits, les centres commerciaux (« Mais on dirait les Galeries Lafayette !», s’est même un peu emballée ma mère devant le nouveau Falabella), la taille des plats, les animaux, les fleurs, les fêtes, la manière dont tout le monde ici, même les « gens de leur âge », sort, s’amuse, picole, rigole. Du coup ça a un peu déteint sur eux, et ils sont repartis au bout de cinq semaines beaucoup plus détendus qu’à l’arrivée. Peut-être que l’année prochaine, j’aurais un petit frère ou une petite sœur, tu sais, faut jamais dire jamais, il y des couples divorcés qui s’entendent TRES bien, si tu vois ce que je veux dire... Apres presque un an sans se voir, nous avons aussi dû tous nous réhabituer les uns aux autres, je suis passée par divers stades, du petit bichon qui se fait pipi dessus de joie a l’aéroport quand ils sont arrivés, au bull-dog qui mord quand l’un d’entre eux m’énervait trop, au lévrier afghan qui réalise que lorsqu’on part vivre a 10 000 kilomètres de ses parents, faut pas se mentir, y a toujours une raison, pour finir en bon gros basset hound, content, pas chiant, pas contrariant, tolérant, papouilleur mais pas trop, bref, ma vraie nature – que tu as bien cernée déjà. Quand je les ai raccompagnés lundi cependant, j’étais un vieux cocker á conjonctivite et j’ai dû faire gaffe de mettre les essuie-glaces  pour éviter la sortie de route (on a réparé les freins) sur le chemin du retour. Mais ils ont adoré, ils reviendront, si dieu le veut, et c’est l’essentiel. En attendant, il y a Skype, je ne sais pas si tu connais, c’est top.

 

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(Ca fait longtemps que je ne t'ai pas parlé de mes  amis les animaux. Sache que mon père s'est fait dévorer par les moustiques, un carnage.  On sait donc que le probleme vient de son coté. Moi ca va BEAUCOUP mieux, je ne suis quasiment plus piquée, ca aura quand meme pris 8 mois pour qu'ils se lassent de la nouvelle cuisne francaise)

 

Je voulais te parler de mon anniversaire qui est passé sans que je m’en aperçoive. D’abord parce que j’ai bossé ce jour-là, même si c’était un dimanche, mais c’était la Feria de Cali. Du 25 au 30 décembre, c’est la fête, les gens ne travaillent pas l’après-midi, vont aux corridas, boivent, dansent, mangent, chantent, font des selfies bourrés, se retrouvent en famille, entre amis, rigolent, il y a des lumières au bord du rio qui font passer les illuminations des Champs Elysées pour des décorations de villages picards communistes –je te jure que j’exagère pas, c’est magnifique - bref, potentiellement, il fallait ouvrir ce jour-là exceptionnellement. Et de fait, nous avons très bien travaillés, en inaugurant une formule brunch en plus. Je n’ai pas trop réalisé du coup, d’autant que, un peu comme pour Noël au balcon en bikini, tout ce soleil, cette chaleur ça ne colle pas du tout avec ma programmation neuronale d’anniversaire. Parce que pour toujours dans ma tête, le 28 décembre sentira les marrons glacés, le feu de bois dans la cheminée, le vieux gant mouillé, le Vickx Vaporube. Le 28 décembre aura de la buée sur ses lunettes et de la rosacée sur ses joues, il étrennera la nouvelle grosse écharpe-couette-doudou-mouchoir-attraperougealevres qu’il aura eue a Noël, il se demandera s’il aura d’autres cadeaux quand même (et la réponse sera : « Pas forcément, désolé »). Il ne mettra pas de l’indice 50, ses lunettes de soleil et une robette. Cela dit, j’étais avec ma famille, la colombienne et la française, et même si une fois encore, décalage horaire ou non, c’est « Toute l’Equipe Apple » ( soit un sacré paquet de monde) qui a été la première á me souhaiter mon anniversaire, j’ai aussi reçu des dizaines de messages  de vous qui m’ont remplie de joie. Merci. Du coup, je pense que le compteur va rester bloqué sur l’âge que j’avais en partant de France.

 

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(Une picada "normale", entendez pour 4 personnes. Mes parents ont  d'abord failli s'étouffer, mais ma mère, la gourmande, a presque tout fini. Parce que en plus d´étre énorme et gras, c'est délicieux...)

 

Bon, écoute, la terrasse gronde de tous les estomacs affamés qui attendent leur crêpe, les clients frappent de leurs couverts sur les tables en hurlant « Más, más, más ! »,  y a un embouteillage dans mon quartier des automobilistes qui veulent leur soupe à l’oignon à emporter, je vais devoir te laisser pour aller travailler.

 

Je voulais te souhaiter sincèrement une très bonne année, la formule est coconne mais cela dit, elle n’est pas totalement inutile - surtout en ce moment. Ici, comme je viens de te l’expliquer, rapport aux repères climato-culinario-vestimentaires que je n’ai plus, je ne ressens pas ce sentiment familier post 31 décembre, celui de boucler un chapitre, celui qui donne envie de se retourner sur les mois passés et de voir ce que l’on a achevé ou non. Je me sens encore uniquement au début de quelque chose d’absolument pas terminé, même pas au milieu du gué, à peine les orteils dans l’eau. A vrai dire, nous venons déjà de commencer un sacré gros truc. La preuve que c’est possible. Je me permets de te souhaiter, si tel est ton désir et que tu sens que ça te démange, d’oser te lancer dans de nouveaux projets. De ne pas te limiter. Mais de juste le do it. Ca enlève une sorte de doute dans la poitrine, ça ouvre une fenêtre, et je t’assure que c’est agréable.

J’arrête la PNL et de me prendre pour Paulo Coelho, je fais ça très mal et tu ne m'as rien demandé, mais tu vois ce que je veux dire...

Bon, voilà, fais donc tout ce que tu veux comme conneries en 2015, mais continue de venir me voir ! Bisous sincèrement gros.

 

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(En 2015 on le juste do, OK?)

 

Ah et si, je ne résiste pas á un petit AVANT/APRES du resto, parce que parfois, on oublie vite le chemin parcouru :

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Aout 2014

 

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Aujourd'hui, La photo est moche, c'est plus beau en vrai, tu verras.

 

Juste le do le, te dis-je.

Besos

Et en 2015 j'essaie de plus d'écrire, promis.

Avec moins de faute.

Mouaak! comme on dit ici.



03/01/2015
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