Une Parisienne à Cali

Une Parisienne à Cali

La fin des vacances - Quand tu découvres le paradis, oui, je sais, c'est cliché.

Tu t’en doutes, notre travail ne nous laisse pas trop de temps pour faire du tourisme. Vivre en Colombie sans y voyager, c’est un peu comme sortir avec Christophe Michalak et manger des fondants au chocolat de chez Picard ou être marié avec Kim Kardashian et rêver du postérieur de Charlotte Gainsbourg.  Un gâchis. Mais voilà, on appelle ça le principe de réalité : nous n’avons ni le temps ni les moyens de voyager comme nous le voudrions aujourd’hui.

 

D’autant que lorsque tu quittes la France, tu comprends vite que ce concept de 5 semaines de vacances PAYÉES n’est absolument pas évident pour tout le monde. La Colombie, bien qu’en progression socialement – si, un peu, doucement – n’a pas encore eu son été 36. Et il manque… beaucoup.

 

J’ai renoncé à expliquer nos congés payés aux colombiens parce que je lis dans leurs yeux soit l’incompréhension la plus totale (« Etre payé pour ne rien faire ? ») et que je ne veux pas insuffler un vent de Révolution dans ce pays, soit un certain mépris (« Et après l’Europe s’étonne d’être à la masse… »), soit des espoirs fous éloignés de la réalité (« Oui, j’ai vu un documentaire qui disait qu’en Allemagne, on payait 3 mois de spa aux travailleurs qui se plaignaient d’être fatigués », m’a assuré, sûr de lui, William, notre serveur, samedi dernier). Dans un pays où tout est ouvert le dimanche, où les commerces ne ferment presque jamais, où les vacances sont donc encore un luxe pas toujours très bien compris, il est très difficile de s’arrêter de bosser sans qu’on te regarde de travers.

 

Parfois, quand je pense à mes années de salariat français, je dois me pincer pour croire que c’était bien vrai : j’ai bien bénéficié de 6 semaines de congés payés, de RTT (mon dieu, des RTT !!!), et de 35 heures (rien qu’en l’écrivant j’ai un poids horrible qui me vrille l’estomac) par semaine – même si je ne comptais pas mes heures, évidemment.

 

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(Je ne me rendais pas compte du manque de photogénie d'une plage de rêve. En vrai c'est beaucoup plus beau)

 

Oui, vu d’ici, tout cela me paraît fou, vraiment, je pèse mes mots. En Colombie, tout de même, il y a pas mal de jours fériés, 22 si je ne me trompe pas, principalement des fêtes religieuses, qui sont presque toujours reportés sur des lundis, ce qui est super futé. Si le jour férié tombe un jeudi, on le reporte au lundi suivant et on profite ainsi d’un week end de 3 jours – c’est si malin que je ne comprends pas pourquoi on ne fait pas pareil en France.

 

Mais à part les « lunes festivo », ça bosse, ça trime, ça dépote. Bas salaires obligent, nombreux aussi sont ceux qui cumulent les emplois et prennent n’importe quel petit boulot supplémentaire pour pouvoir mettre de la salchicha sur leurs arepas. Ici, il est très fréquent que lorsque tu dis ce que tu fais dans la vie, on te demande juste après : « Ah, OK, et tu as quoi comme autre boulot ? ». Les gens multiplient les plans, partant du principe que si tu gagnes 10 fois 500 000 pesos, bah tu gagnes finalement 5 millions (Je t’ai pas dit ? Je suis blonde mais méga forte en maths…)

 

Mais, bref, après cette longue introduction… ce que je voulais te dire c’est que…

Nous sommes partis en vacances.

 

Carthagène de nouveau, parce qu’un ami de ma belle-mère nous prête un appart génial au bord de la mer, et parce que, je te l’ai déjà dit, j’aime cette ville d’amour. Nous avons fait les mêmes choses que la fois dernière : la calèche, le resto qu’on aime bien - Donde Olano, délicieux et aux prix super compétitifs – la soirée sans enfant, la plage, la piscine. J’ai acheté une fortune un chapeau immettable que je ne porterai plus jamais mais qui me rappellera cet été 2016 pour la vie, et qui a permis à Sebastian de se moquer de moi toute une soirée. Nous sommes allés à Playa blanca, paysage de carte postale – palmiers, mer transparente et turquoise – bien qu’envahie par des hordes de touristes.

 

Surtout, nous sommes allés au Parc national de Tayrona, une réserve naturelle de 150 km carrés, au bord de la côte caraïbes, avec des paysages à mi-chemin entre Lost et The Beach, ma vision du paradis sur terre, et la tienne aussi peut être, même si c’est ultra trivial, je te l’accorde. C’est un peu loin, 4 heures de route de Carthagène, normalement, on y va au départ de Santa Marta, mais nous étions pris par le temps.

 

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Tayrona réussit la prouesse d’être à la fois un parc ultra bien organisé, avec des sentiers parfaitement entretenus, des petits pilotis qui vont bien, des zones de camping qui donnent presqu’envie (la dernière fois que j’ai campé j’avais 17 ans), des escaliers taillés dans les roches qui te font transpirer juste ce qu’il faut, des zones où tu peux prendre un cheval si tu te sens trop crevé, des petits bracelets de couleur qu’on te donne à l’entrée (à savoir : les colombiens paient 17 000 pesos mais les étrangers, 46 000…) et à côté de cela, de t’offrir une véritable plongée dans la vie sauvage.

 

La faune et la flore sont une des plus riches du monde, tu croises des animaux de toutes sortes, tu entends des singes hurleurs, tu vois des lézards turquoises et bleus, des fourmis de la taille d’une phalange qui portent sur leur dos des bouts de bois ou de feuilles deux fois grands comme elles, tu sens la nature qui bruisse et qui palpite, juste là, derrière toi, dans ton cou, ou à tes pieds, tu ne penses pas aux serpents et aux araignées, tu quittes les mangroves pour déboucher sur un récif de corail, tu passes sous des palmiers et tu atterris sur une plage de sable blanc. C’est beau à couper le souffle. J’ai passé 3 heures à dire : « C’est beau, oh putain, c’est beau, oh putain ! ». Excuse my french. A vrai dire, je n’avais jamais rien vu d’aussi beau.

 

Il faudra que l’on revienne parce que l’on n’est resté que 36 heures à Tayrona, et qu’il faut, je pense, facilement quatre jours pour vraiment bien profiter et découvrir. Surtout, je rêve de connaître Pueblito, un village perché où l’on peut visiter les ruines d’un village des indiens Tayrona. Et de me promener, encore et encore.

 

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Aujourd’hui un client du resto m’a demandé ce que j’aimais de la Colombie et de Cali (on me pose la question 16 fois par semaine) et je me suis encore emballée en parlant de la nature. Elle est divine, dans le sens où elle te dépasse, elle t’englobe, elle te donne le sentiment de n’être qu’un tout petit microbe, elle te fait peur car tu la sais toute puissante et le fait qu’elle t’accepte auprès d’elle te parait relever du miracle.  J’ai adoré le parc de Tayrona, c’était beau oh putain c’était beau.

 

Maintenant c’est la rentrée, ici aussi, j’espère que tu as passé de bonnes vacances, bonne reprise, achète toi des petites boots pour moi et des collants opaques, je sais que tu as chaud pour le moment mais tu sais bien que ça va pas durer. Baisers. 

 

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(Fourmis XXXL transportant des paquebots de feuilles)

 

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(Paquito en train de lorgner sur ma glace. Il ne l'a pas eue)

 

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(Son cousin, planqué)

 

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(On peut loger dans le parc, mais il y a aussi des hôtels un peu plus confortables à l'extérieur)

 

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(Les danseurs de rue, toujours aussi beaux)

 

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 A l'année prochaine ?

 

 

 



01/09/2016
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